Cette photo est rare. Ce n'est pas le voilier arrivant dans le lagon par la passe Longoni qui en fait l'originalité. Regardez attentivement l'arrière plan. On distingue le relief d'Anjouan, l'île voisine, distante d'à peine 70 kilomètres. On comprend mieux alors le rêve d'une population au présent si difficile à vivre et sans avenir tellement les élites locales semblent dépassées par l'ampleur de la tâche, qui pousse hommes, femmes et enfants dans des embarcations autrement plus dangeureuses que dans ce beau bateau à affronter quelques miles sur l'océan. Combien d'entre eux meurent chaque année entre les deux îles ? Nul ne sait. Le flot de migrants clandestins venant d'Anjouan est ininterompu. Les risques sont nombreux; courants et houle, barques surchargées, moteurs sous dimensionnés, routes allongées pour échapper aux vedettes de la Police rendent le voyage perilleux. De temps en temps, le lagon de Mayotte rejette les corps de ces tragiques traversées de l'espoir.
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