mardi 7 juillet 2009

The end


Aujourd'hui, jour de la Saint Raoul, est le dernier jour.
Pas le dernier au sens de de la fin du monde, simplement le dernier à Mayotte pour LN et sa famille. Pour autant, c'est bien un cycle qui prend fin ce jour.
La maison est vendue, les cartons remplis et chargés dans le conteneur.
Hier soir, nous sommes allés dîner avec notre voisin de peintre qui par ses oeuvres représente l'île à lui tout seul. Nous avons donc passé un dernier bon moment en sa compagnie et avec l'île.
Quels seront nos sentiments lorsque nous monterons avec nos bagages sur la barge nous emmenant vers la petite terre et l'aéroport?
Il y aura beaucoup de tristesse sans doute. Nous avons découvert, partagé, été étonné, surpris et parfois revolté par ce bout de terre volcanique perdu au milieu de l'océan indien.
Nos enfants ont grandit, à peu près droit nous semble-t-il, et auront l'empreinte de Mayotte dans leurs souvenirs et leur inconscient.
Quant aux parents, il est impossible décrire les quatre années passées tant ce territoire qui n'est ni tout à fait l'Afrique, ni l'Asie, ni vraiment la France, quoique maintenant département, est complexe.
Ils diront qu'ils ont tout simplement vécu et surtout ressenti. Alors nous conseillerons à ceux qui voudraient essayer Mayotte d'oser venir, de ne s'attendre à rien et de vivre.
Pour la dernière photo, nous avons choisi cette fleur d'Ylang naissante qui représente l'avenir de l'île. Que cet arbre planté par la première compagnie il y a deux ans, s'épanouisse, apporte un peu d'ombre à la maison et beaucoup de fleurs odorantes pour rendre la fin de journée plus douce.

Puisque le blog Orange nous fait l'honneur de ne pas nous survivre, il restera de ces pages un souvenirs archéologique gravé sur un disque dur. Adieu à tous les lecteurs et aux amoureux de Mayotte. Bonjour la métropole et surtout La Réunion car, dès le jour de la Saint Hélène, c'est notre prochaine tranche de vie !

jeudi 2 juillet 2009

Vie chère


Le 1er juillet de chaque année est une bonne journée à Mayotte : le nouveau SMIG est annoncé et depuis plusieurs année sa hausse est considérable. L'objectif est de rattrapper le salaire minimum métropolitain. Ceci reste bien insuffisant au regard du prix des denrées importées chez les distributeur locaux.

dimanche 28 juin 2009

Dernière sortie baleine


Les baleines ont été vues depuis le 14 juin. Pour cette dernière sortie avant notre départ, il y avait donc quelques chances d'en croiser. De baleine, il n'y en avait point. Nous avons eu plus rare. Sur notre route quatre raies manta en train de chasser. La première compagnie s'est mise à l'eau pour admirer l'animal. En la regardant, on est touché par la grace de sa nage.

lundi 22 juin 2009

...Epilogue dominical !


Après un barcecue très sympathique chez des amis, nous sommes allés au vernissage d'une exposition du peintre Marcel, notre talentueux voisin. Outre le plaisir d'admirer une cinquentaine d'oeuvres exposées dans la galerie marchande d'un distributeur de la place, nous avons pu écouter le chanteur Langa accompagné de Bokelo. Ces deux là sont les meilleurs représentants de la musique traditionnel à Mayotte. Nous ne les avions jamais entendu...ce qui est fait peu de temps avant notre départ. Sur la photo, l'homme à la chemise bariolée est Marcel, Langa est le chanteur à la guitare.

dimanche 21 juin 2009

...A l'aube...


La première compagnie a fait honneur à son titre en réveillant Gustave et Raoul à 4h du matin. Direction le mont Choungi qui fut gravit en 45mn malgré la pluie. Le but premier était d'admirer un magnifique lever de soleil sur Mayotte. Dans un deuxième temps, un petit déjeuner copieux et mérité fut avalé à N'Gouja avant d'aller nager avec Gustave pour lui montrer les tortues marines. Malgré les 40cm d'eau de la marée basse, son papa a trouvé l'animal et Gustave a pu nager une dernière fois avec une tortue qui broutait paisiblement à l'herbier.

La fête se poursuit


Gustave poursuit les festivités de cette fin d'année scolaire avec la kermesse de son école. Il y chante deux chansons dont "Oh! Champs-Elysées". Il aime chanter, ce qui nous étonne. Pourtant, il parait qu'il chante bien à l'Ecole de Musique avec la chorale.

Ce WE est pour nous particulièrement chargé. A suivre...

dimanche 14 juin 2009

Week-end de fête


Comme la semaine dernière, c'est la fête par chez nous ! L'école de Philippine organisait la kermesse hier précédée d'un spectacle des classes maternelles. Sauriez vous reconnaître Philippine sur cette photo ?

dimanche 7 juin 2009

La fête continue


La fin d'année voit les fêtes en tous genres se dérouler avec rythme. Hier soir, et après nos musiciens de la semaine dernière, nous avons eu la joie de découvrir une comédie musicale dans laquelle dansait Fifi. Pour sa première année de danse, notre dernière était très appliquée. Elle s'est produite deux fois, vendredi et samedi et bien sur a ému ses parents aveuglés par son talent naissant !

dimanche 31 mai 2009

10 ans de bonheur !


Se déroulait hier après-midi, le concert de cloture des festivités pour les 10 ans de l'Ecole de Musique. Durant près de 2 heures, les adhérents et les professeurs de l'école nous ont enchanté avec des rythmes classiques, jazz, Comoriens, rock...Les collégiens de la classe musique aux horaires aménagés où interviennent les professeurs de l'école ont même interprété une de leur composition. Beaucoup de joie et une émotion particulière pour nous, puisque ce concert est le dernier pour nos enfants apprentis musiciens.

jeudi 14 mai 2009

Les années passent !


Encore des bougies à souffler. Cette fois-ci c'est au tour de Gustave.
Remarquez comme il s'applique pour éteindre ses huit bougies.
Comme c'était son dernier anniversaire à Mayotte, il avait invité plein d'amis.
Je crois qu'il était heureux.

dimanche 10 mai 2009

Grand jour !


Aujourd'hui, un constat très important a été effectué dans notre famille : Simon, 14 ans, dépasse sa mère. Il mesure donc 1 mètre 66.
La question est bien sûr de savoir quand il dépassera son père. Celui-ci est peut-être tranquille encore pour quelques temps, mais Simon pousse tellement vite depuis quelques mois....
En tout cas, la maman ne désarme pas; c'est et ce sera toujours mon petit!

mercredi 29 avril 2009

Sur le terrain (7)


C'est tout simple et beau !

jeudi 23 avril 2009

Sur le terrain (6)


Cachée dans les fleurs, cette grenouille reste sage devant l'objectif. De petite taille, sa couleur lui permet de se camoufler comme son voisin le caméléon que nous découvrirons plus tard.

mardi 21 avril 2009

Sur le terrain (5)


Mayotte est surnommée l'ile aux parfums. Dans la famille des jasmins on trouve celui-ci sur le terrain, il vient de loin : c'est le jasmin chinois.

lundi 20 avril 2009

Sur le terrain (4)


Il faut imaginer cette fleur blanche en tout petit. Pas plus grande que l'ongle du pouce. En l'approchant, elle laisse apparaître la texture délicate de ses pétales et sa touche colorée mauve.

P.S. : la saison a clairement basculée depuis 3 jours, nous entrons dans la saison sèche avec un flux de sud-est annonciateur des alizées. C'est une nouvelle importante. La saison humide a été précoce, longue et vraiment...humide sur Mamoudzou.

samedi 18 avril 2009

Sur le terrain (3)


On y trouve des roses de porcelaine roses ou rouges. Elles iront rehausser les bouquets réalisés par Zakia.
Faire pousser des fleurs présente l'avantage d'éviter les vols, très nombreux sur le fruits et légumes. De plus, la population s'urbanisant et s'enrichissant découvre le plaisir de s'offrir ou d'offrir des fleurs. Un bon créneau économique à exploiter...

vendredi 17 avril 2009

Sur le terrain (2)


Presque invisible et pas du tout farouche, elle se laisse prendre sur son meilleur profil.

jeudi 16 avril 2009

Sur le terrain (1)


Sur le terrain de combani, la nature est apprivoisée. Débute ce jour une série sur ce qu'on y trouve traité en macro et flash par la première compagnie .
Après la pluie...

mercredi 15 avril 2009

Des nouvelles du manguier


Les fidèles lecteurs se souviennent que la 1ère compagnie a planté un manguier sur son terrain de Combani...à partir d'un noyau ramené illégalement sur le territoire. Il se porte bien comme le montre la photo. Dans 5 ans, il produira de délicieuses mangues José.

lundi 13 avril 2009

Les cloches sont à Mayotte


Avec un jour de retard, les cloches de Pâques sont arrivées à Mayotte. Peu chargées cette année pour cause de gestion rigoureuse des commerçants locaux qui n'aiment pas les invendus sur le chocolat, elles ont ravi les enfants qui ont passés de longues minutes à chercher les trésors chocolatés. Après les trouvailles, le partage équitable est effectué par Laurent, le propriétaire des lieux.

dimanche 12 avril 2009

Fleur du jardin


Elle fleuri rarement et toujours après une forte pluie. La fleur disparaît après moins d'une semaine. Cette saison, elle est apparue cinq fois. Comme la saison sèche approche maintenant, il faudra probablement attendre de longs mois pour la revoir.

dimanche 5 avril 2009

Philippine à 5 ans


Pas de plage ce dimanche. Philippine a invité ses amis pour fêter ses 5 ans. Au programme : jeux, gateaux, bonbons, cadeaux, musique et plein de joies chez ses enfants.

mardi 31 mars 2009

95,2% pour le OUI


Mayotte va donc devenir le 101ème département à la prochaine élection de l'assemblée du conseil général en 2011 et d'ici 25 ans les habitants de Mayotte auront les mêmes droits que les métropolitains.
La fête fut belle avec une grande foule venue chanter, danser et voir le magnifique feu d'artifice. Lundi a été officieusement chomé par la plupart des actifs.
Et maintenant, le travail commence...

Crédit photo : Flash Infos

dimanche 29 mars 2009

Le grand jour


Depuis 50 ans, les mahorais réaffirment leur attachement à la France via la départementalisation.
Même si le maintien de Mayotte dans l'espace français n'est pas en jeu, la plupart des électeurs voteront OUI au département par respect pour le combat des anciens, pour marquer leur différence avec leurs cousins Comoriens dont ils ne veulent pas la domination et le destin précaire.
Que faisons nous dans cet évènement historique? Devons-nous voter, nous les métropolitains de passage? Telle est aussi la question que se posent LN et la première compagnie en ce matin.
1ère réponse : nous avons le droit de voter, donc il faut en faire usage, justement pour montrer l'importance de l'acte démocratique par essence. Mayotte a choisi la France pour son système politique qui garantit l'expression du peuple.
2ème réponse : nous sommes reçus à Mayotte pour quelques années. En tant qu'invités, il nous est difficile de refuser le plat que la maitresse de maison nous tend. Ce serait fort malpoli et encorte plus mal élévés de dire que la nourriture n'est pas bonne. Alors, même si nous ne sommes pas dupes sur les difficultés à venir et les efforts à fournir pour la population locale ne serait-ce qu'en terme de compréhension, nous ne nous sentons pas de ne pas nous servir et de dire que la cuisine est bonne et la cuisinière jolie.

P.S. ! le président du Conseil Général aurait affirmé dans un grand élan démagogique, que si le oui l'emportait à plus de 80%, lundi serait férié...

vendredi 27 mars 2009

La victoire du oui ne se mesure qu'à la qualité et à l'intensité des débats


A deux jours du referendum pour la départementalisation, il est curieux de constater que les partisans du non se font peu entendre. La première raison est sans doute qu'ils sont moins nombreux que ceux du camp adverse, la seconde est qu' il est particulièrement mal vu de s'afficher antidépartementaliste. Peu de Mahorais ont le courage d'affirmer publiquement une opinion contraire à la forte majorité pour le oui. On les comprend, la pression de l'environnement social peut être forte. Pourtant, il nous semble important, pour que la victoire probable du oui ait un sens que les idées circulent. Il n'est rien de plus intéressant que de confronter son point de vue. A notre sens les arguments pour le oui doivent se frotter aux arguments pour le non. Débatons, nous faisons vivre la démocratie !

dimanche 22 mars 2009

Snorkeling du jour


Avec une paire de palmes, un masque et un tuba, on peut presque tout voir à Mayotte. Ainsi cette tortue imbriquée dans 1,50m d'eau s'est laissée sagement approcher du côté de Sakouli et malgré la météo excrécrable et une lumière délicate elle nous a offert son meilleur profil.

jeudi 19 mars 2009

Paradoxe


Dans un peu plus d'une semaine maintenant, la population vote pour une eventuelle modification du statut de l'île. Dans la campagne beaucoup de mots, peu sur l'intérêt économique de la départementalisation. Ce sujet est traditionnelement oublié des politiques et des préoccupation locales.
Ce thon déjà congelé et déchargé des cales d'un bateau au port de Victoria (Seychelles) va être transformé dans une conserverie. Les boites seront expédiées en Europe et quelques unes reviendront sur le territoire de Mayotte ! La première compagnie a ainsi vérifié hier que les boites de thon de la marque Casino vendues localement étaient conditionnées chez nos proches voisins.
Il y a quelques années, le Conseil Général avait été sollicité pour implanter une conserverie sur le territoire de Mayotte. Logiquement ce groupe français qui pêche dans les eaux de l'océan indien voulait profiter de ce qui lui semblait être une belle opportunité. Ils n'ont même pas été reçu et s'en sont allés aux Seychelles. Peu d'élus attache de l'importance au fait économique. Il existe des dizaines d'exemples d'opportunité manquée de ce type. La conséquence est que 50% des emplois à Mayotte sont publics, qu'une partie des meilleurs jeunes courent en métropole trouver du travail et que nous payons 3 fois le prix une boite de thon qui aura parcouru 20000km pour nous revenir, thon pourtant pêché sous nos yeux ou presque ! Ce paradoxe n'a pas encore ému nos hommes politiques. Alors nous voterons dimanche 29 mars, sans illusion, le statut départemental n'est qu'un outil. La main de l'homme reste celle qui le tien et qui en a l'usage.

dimanche 15 mars 2009

Absence


15 jours d'absence pour LN et la première compagnie. Ce dernier a fait la surprise de l'emmener en voyage dans les îles voisines de l'océan indien. Nous voilà de retour avec une actualité brulante : le referendum du 29 mars sur la départementalisation.
Le lien ci après http://comores-mayotte-art.blogspot.com/ est une voix dissonante et donc précieuse concernant ce thème.

mardi 17 février 2009

Et qui vient à Mayotte ?


Nous recevons cette semaine, à Mayotte, l'endroit le moins connu de France, la visite de......
A vous découvrir ce personnage très connu en l'identifiant sur la photo.
Comme d'habitude le premier à répondre correctement à gagné notre estime eternelle.

dimanche 15 février 2009

La saleté


Mayotte est une île merveilleuse que l'homme a transformé en poubelle. On ne peut pas faire un pas sans tomber sur une canette, une couche, une tong.... Aucune conscience de la part de la population, des services publics....
Les caniveaux à ciel ouverts servent de dépotoires et de grandes chasses d'eau à la saison des pluies. Tout est envoyé dans le lagon. C'est pratique, on ne voit plus rien.
Il y a bien des tentatives comme celles de la photo. Des grandes messes de ramassage sont organisées : les enfants s'amusent bien, ils ont enfin quelque chose à faire pour s'occuper. On recommencera donc l'année suivante car entre temps, personne n'aura pris conscience qu'il vaut mieux jeter tout de suite dans la poubelle.
Je suis en colère contre notre incapacité à proposer des solutions efficaces et durables. Je suis en colère car au-delà de l'aspect dégoûtant que l'on retient de l'île, la santé des habitants n'est pas protégée. Combien d'enfants malades ? Combien de cas de choléra, de lèpre ? Nous sommes sur un territoire français au XXIème siècle et on a l'impression de vivre comme au XIXème. Il y a encore du chemin à parcourir pour que Mayotte devienne la perle de l'océan indien comme l'a dit le ministre de l'Outre-Mer dernièrement. Tout le monde rêve mais personne n'agit réellement.
Voilà un élément qui efface mes regrets de partir de Mayotte. Après 4 ans où chaque jour nous avons essayé de lutter à notre niveau, j'en ai assez. J'ai envie de vivre avec des voisins propres, de me promener dans des rues sans immondices, de ne pas dire à mes enfants de se méfier de l'état de santé de leurs petits camarades, de ne pas sentir des effluves nauséabondes presque tout le temps...
Quand y aura-t-il un progrès? Diificile à dire car en plus le code de l'environnement n'est pas applicable à Mayotte!

lundi 2 février 2009

Mes enfants


Coincés dans les immeubles de la banlieue parisienne, nous voulions leur offrir un autre cadre de vie et qu'ils partent à la rencontre de gens différents.
Je crois que nous pouvons tirer un bilan positif de cette escapade mahoraise, même si, et c'est normal, ils ne l'ont pas tous apprécié de la même manière.
Commençons par celui qui a le moins bien accroché. Simon aura regretté la métropole pendant tout son séjour. Il a eu du mal à quitter ses amis, n'aime que modérément la plage et la nature d'une manière générale et ne supporte pas le bateau. Il rêve de Macdo et de yahourts viennois introuvables ici ou hors de prix. Il n'aime pas la chaleur. Pourtant, il a une liberté que j'aurais eu du mal à lui laisser en métropole, il s'est fait des amis de toutes couleurs de peau, de tous milieux sociaux et profite de ses après-midi libres pour aller chez les uns et les autres.Il a adoré les stages de piscine à Koropa et apprécie les grosses averses tropicales.
Raoul est celui pour lequel Mayotte a été une vraie révélation. Il adore la mer et tous les sports qui y sont associés, les animaux et la nature mahoraise le comblent. Il se régale de tous les fruits tropicaux. Il s'intéresse à tous les évènements de la vie de Mayotte. Par contre il ne supporte plus la saleté et l'incapacité des gens qui nous entourent.
Gustave n'était pas heureux de venir à Mayotte. Il avait dit à sa nourrice qu'il n'aimait pas les gens noirs (à 4 ans). Pendant deux ans, il n'a eu que des amis mzungus. Depuis l'année dernière, il a des copains mahorais et s'est très bien intégré à la communauté indienne. Il m'a même confié qu'il était triste de partir. Il ne s'est jamais plaint. Toujours content, il nous a suivi dans les différentes étapes de notre découverte de Mayotte. Il essaie le masque et le tuba ces derniers temps et rêve d'aller nager avec les tortues à N'Gouja.
Quant à Philippine, elle est mahoraise à part entière. Elle parle avec l'accent mahorais, toutes ses amies sont métisses et elle découvre le monde avec la simplicité des enfants d'ici. La nature et la mer font partie de son équilibre. Elle est très angoissée à l'idée de partir car finalement elle ne connaît que Mayotte. Elle a du mal à comprendre qu'elle ne retournera pas dans son école l'année prochaine.
Je crois qu'ils quitteront tous l'île avec tristesse. Chacun d'eux gardera un morceau de soleil en souvenir.

mardi 20 janvier 2009

Les élèves


Beaucoup de wazumgous qui atterrissent à Mayotte sont des fonctionnaires, en particulier des profs. Personne n'est vraiment prévenu du choc culturel que représente l'enseignement dans cette île. On se doute bien que ce ne sera pas pareil qu'en métropole, mais on n'envisage pas du tout quel sera le public qui compose les classes mahoraises.
Bien sûr, premier choc, la non-maîtrise du français par une bonne partie des élèves, puis un rapport à l'adulte basé surtout sur la crainte, des mamans (souvent agées de 14 ans)dans les classes de sixième et des grossesses précoces en nombre très important, des conditions familiales, sociales, d'hygiène et de santé souvent catastrophiques. Toutes ces difficultés étant liées en grande partie à une situation administrative irrégulière.
Mais tout ça devient du quotidien et on arrive finalement à le gérer tant bien que mal.
Ce qui m'a le plus interpellé, c'est la méconnaissance presque totale des enfants de leur environnement. Ils sont souvent coincés dans leur village, bougent pour aller laver le linge à la rivière le week-end ou aider aux champs, font quelques voulés sur la plage mais certains ne sont jamais allés à Mamoudzou, ne se sont jamais baignés, ne savent pas ce qu'est la mangrove.
J'ai essayé, en créant le club des naturalistes juniors dans mon collège, de permettre à quelques uns de s'ouvrir à ce qui les entoure, en particulier en faisant des sorties "terrain" comme celle de la photo à la rivière de Tsingoni.
Tous mes élèves (sauf bien sûr quelques exceptions) ont été des jeunes d'une très grande gentillesse et j'ai eu le sentiment de partager de réels moments d'apprentissage avec la majorité d'entre eux. Je garderai un excellent souvenir de mon passage auprès d'eux.

jeudi 15 janvier 2009

Mayotte département : ayons les idées claires


Hier soir, RFO a organisé en direct un premier débat sur la départementalisation de Mayotte. L'échéance du 29 mars est proche où les habitants de Mayotte (ceux inscrits sur les listes électorales et pas seulement les mahorais) vont devoir se prononcer. Tout le monde s'accorde sur la necessité d'expliquer les enjeux du département à une population pas toujours au fait des droits et des devoirs qu'implique un tel choix pour l'île aux parfums.
Ainsi l'actuel et le précédent Président du conseil général ont exprimé leurs fines différences sur Mayotte-Département devant le présentateur et quatre journalistes de la presse écrite. Beaucoup de critiques ont fusées après l'heure de face à face. Il convient de rester positif. Nous vivons un moment fort de démocratie. On demande au peuple de se positionner sur son avenir et on tente via les média de l'informer. Les pays voisins proches n'ont pas cette chance...

vendredi 9 janvier 2009

Premières impressions


Commençons par le début... Que me reste-t-il des premières impressions et sensations de notre arrivée à Mayotte?
Tout d'abord une question: "Qu'est-ce que je suis venue faire ici?"
Si on cherche le dépaysement, Mayotte est une excellente destination. Le soleil qui s'abat sur votre nuque et vous fait tanguer, le bleu du ciel et du lagon qui éclate et vous fait mal aux yeux. Ici tout est fort et brutal.
Et puis on prend la barge, on arrive sur Grande-Terre et on voit la foule. Colorée, bigarrée, bruyante. On ajoute les voitures pris dans les embouteillages; klaxons, gaz d'échappements. Pour se frayer un chemin, Olivier décide de passer par la rue du commerce. Je n'en crois pas mes yeux : la rue principale est une enfilade de petits bazars, les trottoirs sont encombrés de marchands d'oignons ou de tomates, la route est défoncée par des nids de poule....
Quelques jours plus tard, nous allons voir les écoles des enfants : l'une est dans une zone industrielle, coincée entre la savonnerie et l'usine de matelas; l'autre est entourée par des carcasses de voitures et les voisins sont des clandestins qui vivent dans des baraques en tôles. Le long de la route, ces baraques forment des bidonvilles qui s'étendent sur toute la colline de Kawéni.
J'ai cru vraiment que je m'étais trompée et que je n'arriverais pas à m'adapter : au bout de trois jours, je voulais repartir. Mais il fallait rester. Tout d'abord parce qu'il m'était impossible de faire marche arrière; ensuite parce que Mayotte recèle plein de beautés qu'il faut savoir découvrir.

samedi 3 janvier 2009

Nouveau départ


Cette nouvelle année est l'occasion pour LN de reprendre la plume... ou le clavier. J'avais laissé depuis longtemps la première compagnie vous narrez nos aventures, n'ayant plus beaucoup d'inspiration. Je lui laisse continuer le récit de notre vie quotidienne mais j'ouvre un chapitre différent en décrivant à partir d'aujourd'hui ce qui nous a marqué, ému, agacé, amusé à Mayotte.
Un retour en arrière qui se justifie par notre prochain départ .
Dans six mois, nous devrons quitter cette île car mon contrat prendra fin.
Je suis prof (nul n'est parfait) et j'ai signé un contrat de deux ans renouvelable une seule fois pour vivre cette expérience de l'enseignement à Mayotte. L'aventure aurait pu s'arrêter bien plus tôt mais heureusement Mr le Préfet m'avait donné l'autorisation de continuer à sévir ici.
Nous pourrions rester en demandant le statut de résident; pour plusieurs raisons que j'évoquerai plus tard, nous n'avons pas fait ce choix.
Régulièrement, je ferai le point avec vous de ce nous retenons de notre séjour.

Rarissime rencontre !


Tous les samedis matins, vous le savez, vous qui êtes fidèles du blog, Raoul et la première compagnie s'en vont plonger Passe en S, espace sanctuarisé du lagon de Mayotte.
Bouée n°7 ils ont eu l'exeptionnelle chance de rencontrer un Dugong, mamifère marin en voie d'extinction à Mayotte. La bête en fait est venue à leur rencontre, curieuse. Après 10 mn de conversation, elle s'en est allée, laissant la première compagnie sans voix, très ému et bouleversé par ce cadeau.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Dugong
Crédit Photo : Terra Nova